Hepcidine et désordres de l'homéostasie du fer

 

L’hepcidine est responsable de la grande majorité des désordres du métabolisme du fer observé chez l’Homme. L’absence ou la diminution de l’hepcidine entraîne une surcharge en fer. Prenons le cas des surcharges en fer primaires aussi appelées hémochromatose génétique (donc héréditaire) qui sont des maladies génétiques touchant des protéines impliquées directement dans le métabolisme du fer. La maladie se caractérise par une absorption intestinale anormalement élevée de fer entraînant l’accumulation progressive du métal dans les tissus. La signature de cette surcharge est l’augmentation de la ferritine sérique ainsi que le taux de saturation de la transferrine.

Depuis la découverte en 1996 du premier gène de l’hémochromatose, le gène HFE, la liste des gènes responsable de la maladie n’a cessé d’augmenter (HJV, pour hémojuvénile, RTf2, l’homologue hépatique de RTF, etc.) faisant de l’hémochromatose une maladie hétérogène (qui a pour causes différents facteurs). Cependant il existe un point commun à toutes ces formes : l’activation du gène qui commande l’action de l’hepcidine par le fer est anormale. De plus, la gravité et la précocité de la maladie sont directement liées aux niveaux d’hepcidine résiduels. Il existe donc deux types d’hémochromatose génétique : classique et juvénile. Cette dernière est une forme rare d’hémochromatose avec une aggravation rapide et sévère des symptômes. Ainsi dans une hémochromatose classique qui est liée à des mutations des gènes HFE ou RTf2, l’hepcidine est présente même si celle-ci est diminuée alors que dans une hémochromatose juvénile liée à des mutations des gènes de l’HJV ou de l’hepcidine, l’hepcidine est indétectable. L’hepcidine apparaît donc comme le déterminant commun des hémochromatoses.

Classifications des hémochromatoses héréditaires

Schéma extrait du Cahier de formation Bioforma – Métabolisme du fer, physiologie et pathologie – 2011