Mécanisme d'action de l'hepcidine

En 2003, un modèle d'action de l'hormone a été proposé. Afin d'assurer son rôle, l'hepcidine inhibe (diminue) l'export de fer en interagissant avec les cellules (les entérocytes, la surface des macrophages) ainsi qu'avec la ferroportine* qui aboutit à sa dégradation. La ferroportine constitue donc le récepteur de l'hepcidine qui est à ce jour le seul exportateur de fer identifié. La dégradation de la ferroportine induite par l'hepcidine est associée à une diminution du fer des cellules. Cela a pour conséquence de conduire à une hyposidérémie c'est à dire une baisse du taux de fer dans l'organisme.

Dans les situations ou l'hepcidine fonctionne anormalement, le niveau de ferroportine est augmenté dans le duodénum ce qui conduit à une hyperabsorption de fer et dans les macrophages de la rate et du foie il y a un recyclage accru du fer héminique. Le modèle de régulation de l'homéostasie* du fer est donc basé sur le couple hepcidine-ferroportine. En effet :

-l’augmentation du fer sérique est détectée par les hépatocytes* qui produisent en retour de l’hepcidine. Celle-ci se fixe à la ferroportine entraînant son internalisation et sa dégradation, séquestrant ainsi le fer et conduisant à une diminution du fer sérique et tissulaire.

- à l’inverse, une diminution du fer sérique entraîne une diminution de l’hepcidine et donc une augmentation de l’absorption intestinale du fer et son recyclage pour reconstituer des niveaux de fer compatible avec l’activité érythroïde (à l’origine de la formation des globules rouges).

Le schéma ci-contre représente l’axe de régulation du binôme hepcidine/ferroportine.

 

L’axe de régulation hepcidine/ferroportine

Schéma extrait du Cahier de formation Bioforma – Métabolisme du fer, physiologie et pathologie - 2011