Définition

 

Von Recklinghausen a proposé le terme « hémochromatose », dont l’étymologie signifie « coloration par le sang », car à l’époque (1889) il pensait que le fer qui se déposait dans les organes était d‘origine sanguine.

L’hémochromatose ou surcharge génétique est l’une des maladies héréditaires les plus fréquentes en France. A l’origine, on identifiait l’hémochromatose lorsqu’il y avait un excès de fer dans l’organisme et que des manifestations cliniques apparaissaient (nous y reviendrons juste après). Quelque temps après, différentes  causes de ces surcharges ont été découvertes. Les autres causes ne pouvant être identifiées on prit le nom «  d’hémochromatose primitive » en attendant que l’on démontre le fait que la plupart d’entre elles soient génétiquement transmissibles. De nos jours, toutes les particularités de l’hémochromatose génétique n’ont pas encore été découvertes bien que nous avons quelques pistes.

Comme nous l’avons vu précédemment, les hémochromatoses sont le fait d’une insuffisance absolue ou relative en hepcidine, hormone qui régule la sortie cellulaire du fer ayant pour cause soit l’attaque du gène même de l’hepcidine soit d’un des gènes mettant en œuvre la synthèse de l’hepcidine. L'hémochromatose est donc une maladie héréditaire très fréquente en occident, caractérisée par une accumulation progressive de fer dans l'organisme (notamment dans le foie, le pancréas et le cœur). Le non fonctionnement de l’hepcidine induit une hyperabsorption digestive et une fuite du fer au niveau des macrophages. Ensuite il y a une élévation du fer dans le plasma et de ce fait il y a une augmentation de la transferrine .Celle-ci est à l’origine de l’apparition d’une forme particulière de fer circulant, le fer non lié à la transferrine (FNLT).

Le phénotype hémochromatosique est donc caractérisé par une augmentation de la saturation de la transferrine et une surcharge parenchymateuse* en fer de localisation essentiellement hépatique, endocrine (glande sécrété dans le sang) et cardiaque.

 

                     Différents types d’hémochromatose

Schéma extrait du Cahier de formation Bioforma – Métabolisme du fer, physiologie et pathologie - 2011

La grande majorité des tableaux hémochromatosiques est le fait de l’atteinte du gène HFE, les hémochromatoses non HFE demeurent exceptionnelles.

Histoire naturelle de l’hémochromatose HFE en 5 stades.

Schéma extrait du Cahier de formation Bioforma – Métabolisme du fer, physiologie et pathologie - 2011

Seule l’homozygotie* C282Y est susceptible d’induire une hémochromatose maladie mais c’est sa présence est faible en raison de l’intervention de différents facteurs, acquis ou génétiques, modifiant l’importance de l’excès de fer et/ou la réponse tissulaire à la surcharge.

Dans 96% des cas, cette maladie est liée à la mutation C282Y du gène HFE (remplacement d’un acide aminé cystéine en tyrosine en position 282 de la protéine HFE), qui est localisé sur le chromosome 6. L’expression de cette protéine à la surface des cellules intestinales est alors bloquée, ce qui empêche son interaction avec le récepteur de la transferrine et le contrôle de l’absorption intestinale du fer par un transporteur. L'allèle h, porteur de la mutation C282Y est récessif par rapport à l'allèle H, non muté, du gène HFE. La maladie est donc transmise selon un mode autosomique récessif et seuls les individus présentant leurs deux gènes HFE mutés sont à risque de la développer. Un sujet malade est dit homozygote (pour un gène il possède deux allèles identiques de ce gène). Il naît la majorité des cas de l’union de deux hétérozygotes (pour un même gène l’individu possède deux allèles différents de ce gène). Toutefois, en raison de la fréquence de la mutation au sein de la population générale, les unions entre un hétérozygote et un homozygote peuvent parfois être rencontrées. Il s’agit alors d’une transmission pseudo-dominante. 

De plus, nous savons que le fer aide à la synthèse de nouveaux globules rouges (hématies) dans le sang, ainsi la maladie touche plus les hommes que les femmes. Cela s’explique par le fait que les femmes contrôlent involontairement l’excès de fer grâce à leurs grossesses et à leurs règles étant donné qu’elles perdent du sang et donc du fer. Cette maladie s’installe progressivement au fur à mesure du temps.